La Main de Massiges

 

 

 

                    LE REMAKE DE MASSIGES  

 

      Sous la houlette du Commandant Lehureaux, le 23 Mars, le régiment se met en route, direction Massiges. 

     Le Commandant Lehureaux a échafaudé un plan audacieux pour reprendre la Main de Massiges.

   

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          Pour son action, il dispose d'une troupe assez peu nombreuse, mais d'une expérience redoutable. 

 

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  Le Commandant Lehureaux marche en tête d'un pas décidé.

    Vous noterez l'équipement de qualité de la troupe,le plan prévoit une attaque en deux phases,l'une par le ravin de l'index, l'autre par le ravin de l'annulaire. 

 

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le combat fait rage .               

 

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    la bataille dure plusieurs heures. Les troupes ont besoin de repos.

 

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                           Enfin un abri, la troupe va se restaurer.

 

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 Ils apprécient ce moment de détente.   

  Le combat doit reprendre, il durera encore quelques heures.   

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     La Main est reprise.

                                

           Bravo au Commandant Lehureaux et à sa troupe.

 

       Après le remake, la véritable histoire.

 

    Située au nord du village, la Main de Massiges est une colline devenue forteresse naturelle durant la Grande Guerre et qui marqua la limite  du front de Champagne.

   Elle doit son nom aux courbes de niveau qui dessinent sur le terrain et sur les cartes une main gauche, elle permettait l'accès à la forêt d'Argonne, d'où l'enjeu.

   L'offensive du 25 septembre 1915, qui dura jusqu'au 6 octobre, avec plus de 300 assauts permis la reprise de la main, mais pas des collines Tête de vipère et du Kronenberg, qui tombèrent le 26 septembre 1918.

 

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       Cette offensive entraina la perte de 15000 hommes.

 

      Je vous joins quelques témoignages qui illustrent bien la violence de cet assaut et des horreurs de la guerre.

 

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      "Là, en Champagne, sur douze kms de pauvre terre, 2 millions d’hommes ont passé une année à s’entre-tuer.

  Cinq Villages disparaîtront à tout jamais, il s’agit de Tahure, de Perthes les Hurlus, d’Hurlus, de Mesnil les Hurlus et de   Ripont.
  En octobre 1915 enfin, après plus de 300 assauts  infructueux, les fantassins français enlèvent les tranchées.

  Cette offensive d’automne fut un affreux échec malgré le petit gain de terrain qui provoqua un instant des espoirs démesurés." 

(Louis Guiral, Je les grignote, Champagne 1914-1915)

   "Sur l’ensemble du 1er corps colonial,les trois quarts des officiers supérieurs étaient tués ou blessés.

  Nous avions mis 1 an pour conquérir la Main de Massiges au prix de prodiges d’héroisme et  de sacrifices dépensés par le 1 er corps colonial.

   Le total des pertes que nous avons éprouvées sur ce champ de bataille de quelques kms ne doit pas être éloigné d’une vingtaine de mille hommes." 
(Général Rouqerol)

 

   Je me souviens que j’ai vingt ans…


   "En avant !...Le 25 septembre 1915 à 2 heures du matin nous quittions le Bois d’ Hauzy pour le champ de bataille.      Nous emportions un jour de vivres et nos provisions de combat : un poignard, une bombe lacrymogène et la carte des tranchées allemandes.
   Dès que le jour parut, un ouragan de feu s’abattit sur la plaine, à faire croire à la fin du monde.

   Sous les rafales d’artillerie, l’air gémissait, le sol craquait (…) ce bourdonnement lugubre déchirait nos oreilles, tandis que le fracas de la mitraille tendait à rompre nos nerfs surexcités.

   Bientôt la terre se couvrit d’un voile épais de brume, au travers duquel  on sentait monter les larmes intarissables d’un ciel triste et noir.
  Des obus percutants jaillissaient des gerbes de flammes de plus de cent mètres, qui rejoignaient en l’air les langues de feu vomies par les fusants.

  Les nuées jaunâtres des obus asphyxiants rendaient encore plus sinistres ces tourbillons de feu."

(Joseph Raymond, Froc et Epée, 1919)

 

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     Le 6 octobre 1915 :


  "Au petit jour  une corvée nous apporte chacun un casque et nous partons pour l’attaque.
  Cette nouvelle coiffure nous parait lourde sur la tête et nous rend méconnaissables.

  A partir de ce jour nous ne devions plus revoir nos képis.
  Un par un, nous montons le petit boyau à peine creusé et nous arrivons sur le parapet de la tranchée de 1er ligne ou nous nous couchons à plat ventre en attendant le signal de l’avant, le fusil à côté de nous, baïonnette au bout du canon et chacun 2 grenades(…) les hommes tombent comme des mouches.

  Nous restons ainsi 2 heures, le canon révolver boche nous éclate devant le nez et ce jour j’ai eu la vie sauve grâce  à deux cadavres, déjà en putréfaction, que j’avais eu soin de tirer devant moi pour me servir de pare-balles (…)
  Un obus tombe contre le parapet et nous recouvre totalement de terre.

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   L’après-midi le bombardement reprend avec la même force qu’hier (…) tout le monde met baïonnette au canon, un clairon sonne la charge et nous partons …

 

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    A l’instant où je passe le parapet l’effet est singulier, on se rend à peine compte de la situation,  partout les blessés font entendre leurs plaintes. Nous avançons de trous d’obus en trous d’obus.

   A un certain moment je reste accroché dans les fils de fer et c’est  un copain qui vient en rampant me dépendre, mais j’y perds mes musettes.

  Notre capitaine reçoit une balle à l’épaule et passe le commandement de la compagnie au Sous-lieutenant qui peu de temps après est  tué par une balle en pleine tête.

  il ne reste plus de chef à la Compagnie." (Théodore Devaux, Champagne)


  "L’offensive est un échec sanglant, causé par le mauvais temps, la faiblesse des liaisons et transmissions entre artillerie et infanterie, un manque de moyens et une préparation d’artillerie insuffisante.

  Jamais les deuxièmes positions ne furent rompues sur tout le front et nos troupes s’agglutinèrent sur des nids de mitrailleuses qui les réduisirent à néant.
  Au petit jour, nous découvrons devant nous un large terrain découvert, crevés de trous d’obus où se sont brisées nos attaques de septembre.
  A une cinquantaine de mètres, des morts, des fantassins par dizaines, gisent là, fauchés par les mitrailleuses, tombés comme ils chargeaient à la baïonnette, face en avant (…) Certains abattus sur les genoux, semblent encore prêts à bondir.
  Des patrouilleurs d’un soir nous signalent que ces cadavres méconnaissables sous leurs capotes déteintes, sont rongés par les rats qui pullulent dans le secteur." (Des rats aussi gros que des chats seront cités dans plusieurs récits de combattants français comme allemands)


  (Marcel Maire, sac au dos-chronique de guerre 1914-1918, 171e RI)

 

   "Pour la période du 25 septembre 1915 au 8 octobre suivant : on peut estimer à une quinzaine de mille hommes le total des pertes subies par les 4 divisions du 1er corps d’armée colonial (nombre des prisonniers insignifiant)."  (Général Rouqerol, la Main de Massiges, 1933)

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    La Main de Massiges restera jusqu’à la fin de la guerre un point de contact souvent très agité entre les 2 adversaires.


   "Deux fois encore avant la fin de la guerre, la  Main de Massiges devait être le théâtre d’opérations notoires, pour répondre à l’attaque allemande du 15 juillet 1918, et prendre part à l’offensive libératrice du mois de septembre suivant." (Général Rouqerol, la Main de Massiges, 1933)

   Il faudra attendre la dernière offensive franco-américaine, le 26 septembre 1918,  pour voir enfin l’ennemi reculer définitivement.

  J e vous propose en complément de regarder la vidéo de la mission du centenaire,en suivant ce lien.

 

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