Les Randos Chocolat
LE CHOCOLAT
-Un peu d'histoire du chocolat.
-Suivi des photos des randos.
Le cacaoyer est un arbre étonnant, apparu au fin fond de l'Amazonie, des millions d'années avant l'Homme, il explose en dizaines de variétés différentes, aujourd'hui perdues. Lorsque les humains, quasi préhistoriques, le rencontrent, ils favorisent les variétés qui leur conviennent le mieux. Plus tard le cacaoyer est domestiqué, d'abord par les Olmèques, 1.000 ans avant Jésus Christ, puis par les Mayas, jusqu'à sa diffusion à travers tout le monde équatorial, au gré des grandes colonisations des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
C'est dans un large méandre de l'Amazone, au cœur chaud et humide de la grande forêt équatoriale d'Amérique du Sud qu'il apparait, le cacaoyer, l'arbre des dieux.
Comparé aux arbres immenses qui l'entourent, le cacaoyer paraît bien petit, avec ses 10-15 m de hauteur seulement. Ses fruits, orange ou jaunes, ne poussent pas dans la ramure de l'arbre mais le long du tronc et sur les grosses branches. Ils sont gros comme des ballons de rugby, lisses et arrondis ou bien pointus et verruqueux. Les graines, quant à elles, vont du blanc au violet et sont plus ou moins dodues.
Ces fruits – on les appellera « cabosses » – une fois mûrs, ils ne tombent pas d'eux-mêmes. Ils sèchent sur l'arbre, sans libérer leurs graines.
Ainsi, selon les endroits, apparaissent ce qui constitue aujourd'hui les trois grandes variétés de cacaoyers. Celle de la région de Maracaibo, à l'actuelle frontière du Venezuela et de la Colombie possède des cabosses pointues et verruqueuses, de couleur rougeâtre, avec des graines blanches et dodues on l'appellera criollo.
Cette variété est la première à être réellement cultivée, c'était il y a environ 2.500 ou 3.000 ans, probablement par des Olmèques descendus commercer le long de l'Amérique centrale depuis leurs lointaines régions de l'actuel Mexique. Ils rapportent quelques jeunes plants ou quelques boutures dans leur patrie, les plantent, les développent et, plus tard, transmettent la culture du cacao à leurs voisins les Mayas.
Les graines de cacao récoltées par les Mayas sont d'abord fermentées et séchées avant de pouvoir être utilisées. Ensuite, elles ont deux avenirs possibles : comme monnaie – sur les marchés un lapin vaut 10 fèves et un pot en terre en coûte 12 à 25 – ou comme produit alimentaire, les fèves sont grillées, broyées et réduites en pâte.
Les chocolats précolombiens sont un mélange liquide relevé, fait de pâte de cacao râpé auquel s'ajoutent d’autres ingrédients comme la farine de maïs, des aromates et de multiples épices.
Après la conquête espagnole, les conquistadores n'apprécient pas d'emblée le chocolat, très amer dans sa préparation maya. Mais des carmélites de la région de Oaxaca, sur la côte du Pacifique, ont une idée : ajouter du sucre de canne pour apprivoiser l'amertume du cacao.
Le cacao et le chocolat arrivent bientôt en l'Espagne, puis grâce aux échanges entre les ordres religieux ils atteignent tous les pays d'Europe. Très vite la demande de fèves se fait plus forte et il devient nécessaire d'étendre la culture du cacaoyer.
Les conquérants, espagnols d'abord, puis portugais, hollandais, anglais, colonisent d'autres régions du monde, en particulier les îles d'Asie du Sud-Est au climat proche de celui de l'Amérique équatorienne. Tout naturellement, l'idée leur vient d'essayer d'introduire des cacaoyers sur ces terres. Ce fut un succès !
Le chocolat conquit l'Europe grâce aux grands explorateurs
Le chocolat devint le compagnon des grands explorateurs. Christophe Colomb, Hernan Cortés et bien d'autres succombèrent à ses charmes.
Portrait réalisé par le peintre florentin Ridolfo Ghirlandaio
Cortés revient en Espagne en 1528. Il rapporte des produits inconnus : tomate, haricot blanc, pomme de terre, maïs, piment, tabac et chocolat. Il dit alors à Charles V : « Une tasse de cette précieuse boisson permet à un homme de marcher un jour entier sans manger ».
Les premières cargaisons de cacao arrivent en Espagne en 1585. Préparé dans des monastères, le chocolat est très cher. Il devient un met royal, lourdement taxé et donc hors de prix pour le peuple.
Il est servi dans un pot à couvercle percé pour y introduire le moulinet et est bu dans des tasses plus hautes que celles du café, autre boisson à la mode. Les espagnols se mettent à boire du chocolat chaud, inconnu des Aztèques. Ils fabriquent les premières tablettes pour pouvoir le transporter facilement. L'engouement pour le chocolat se développe donc en Espagne bien avant le reste de l'Europe. Mais, peu coûteux à la production et de culture aisée, le cacao séduit les planteurs et, comme le sucre, contribue à l'essor de l'esclavage.
C'est aux Pays-Bas, terres espagnoles, que le chocolat s'étend d'abord. Les premières fèves sont introduites en Italie, par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, en 1559. Les chocolatiers italiens, experts dans l'art de le préparer, l’exportent en Autriche, en Suisse, en Allemagne et en France.
En 1609, les Juifs chassés d'Espagne arrivent à Bayonne et vont faire de la ville le principal centre de production français.
Madame de Sévigné écrivait alors à sa fille qu’elle en buvait soir et matin : « Voilà de quoi je le trouve plaisant, c’est qu’il agit selon l’intention ».
Parmi ses plus fidèles admiratrices : Marie-Thérèse, infante d'Espagne et épouse de Louis XIV ; on disait d'ailleurs : « Le roi et le chocolat sont les deux seules passions de la reine ». On accusa Fagon, médecin de sa Majesté d’avoir préparé un chocolat de onze heures qui hâta son trépas et permit à Madame de Maintenon, qui préparait elle-même son chocolat (c’était prudent !), de s’occuper enfin du roi !
Années 1820 : le chocolat se démocratise
Les années 1820 marquent les débuts du « chocolat pour tous ».
Fondateur d’une dynastie chocolatière, Antoine-Brutus Menier (1795-1853), pharmacien spécialisé dans les poudres, vend du chocolat en tablettes enveloppées de papier jaune. Son fils, Émile-Justin sera surnommé le baron Cacao.
Cailer, plus ancienne marque de chocolat suisse, et Van Houten, célèbre fabricant hollandais.
- Cailler est la plus ancienne marque de chocolat suisse, née en 1819. Brillat -Savarin, en 1826, préconisait le chocolat à ceux qui « auraient bu quelques traits de trop à la coupe des voluptés ».
- Le hollandais Van Houten, fabricant à Amsterdam, invente en 1828, la solubilisation du cacao. : c’est le premier brevet de chocolat en poudre.
- En 1847, la première tablette de chocolat est créée.
- Rodolphe Lindt (1855 -1909) dépose en 1879 un brevet qui marque la création du chocolat fondant par le procédé du conchage.
- Henri Nestlé (1814-1890), grâce au procédé de condensation du lait, permet l’invention, en 1875, du chocolat au lait à croquer.
- L’Anglais Charles Barry développe en 1842 une activité de négoce à Londres.
- Le Suisse Charles Amédée Kohler découvre le chocolat aux noisettes en 1830.
- Philippe Suchard découvre que la plaque coûte trois jours du salaire d’un ouvrier. En 1825, il produit alors entre 25 et 30 kg de chocolat par jour avec un seul ouvrier, et, en 1901, vient le fameux emballage mauve
On trouve aujourd'hui en tablette du chocolat noir, au lait, aux amandes... et provenant du commerce équitable.