En attendant de meilleures conditions, je vous avais promis, dans la dernière rando contée, des informations sur les coccinelles, enfin surtout sur l'origine du terme "Bête à Bon Dieu" utilisé couramment pour la bestiole à points.
Ce surnom est tiré d'une légende remontant au Xe siècle. L’histoire dit qu’un homme fut accusé d’un crime dont il n’était pas l’auteur. L’homme pour cet assassinat fut condamné a mourir à Paris en présence du roi de France.
Le jour de l’exécution, l’homme criait toujours en vain son innocence. Le bourreau mit la tête de l’homme sur le billot et il était sur le point de la lui couper lorsque une coccinelle se posa sur le cou de l’assassin. Le bourreau leva avec précaution la coccinelle du cou du pauvre homme, leva à nouveau la hache afin de lui couper la tête. Mais la coccinelle, plus que têtue, retourna se placer à plusieurs reprises au même endroit.
C’est alors que le roi Robert II dit le Pieux (972-1031), considéra que la coccinelle accomplissait une mission divine et gracia l’homme. Peu de temps après, le vrai assassin, cette fois ci, fut retrouvé.
La foule qui pensait vraiment que la coccinelle était un messager de Dieu, la surnommèrent « la bête à Bon Dieu ». Depuis cette époque, plus personne n’aura l’audace, de tuer cet insecte « divin ».
Aujourd’hui, la coccinelle est considérée comme porte-bonheur.
Dans de nombreuses langues, le nom de la coccinelle évoque celui de Dieu ou de Marie :
français: Bête à Bon Dieu
anglais : ladybug [bestiole de la Dame]
anglais: ladybird (Oiseau de Notre Dame)
suédois : Marias Nyckelpiga (clé de la servante de Marie)
allemand : Marienkaefer (scarabée de Marie)
allemand : Himmelskuchlichen (petite vache du ciel)
espagnol : Vaquilla de Dios (vachette de Dieu)
russe : Bozhia korovka (petite vache de Dieu)
jap. tentoomushi : (bestiole de la voie céleste)
alsacien : liewer hergott's vegele (petit oiseau du bon dieu)
En grec, la bête à Bon Dieu, se traduit par παπαδίτσα (papaditsa) dont la racine est παπάς (papas) ou prêtre
hindi : indragopa (protégé d' Indra, dieu de la guerre et du temps (météo.))
En Breton on dit buoc’hig Doue (petite vache de Dieu), c’hwilig Doue (petite bête de Dieu), yarig Doue (petite poule de Dieu) ou aussi aelig Doue (petit ange de Dieu)
Bon en réalité, elle est surtout la fée des jardiniers. L'adulte comme la larve sont de fins gourmets, non de vrais gloutons et à leur menu ne figurent pratiquement que des pucerons. Âmes sensibles s'abstenir !
Revenons à des aspects moins anatomiques et moins guerriers. En effet, la bête a su inspirer les poètes et parmi les plus grands, Victor Hugo, Les Contemplations, Livre 1 : "Aurore", 1856.
La Coccinelle
Elle me dit : "Quelque chose
Me tourmente." Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose
J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans, on est farouche, -
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.
On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.
Sa bouche fraîche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.
"Fils, apprends comme on me nomme,"
Dit l'insecte du ciel bleu,
"Les bêtes sont au bon Dieu ;
"Mais la bêtise est à l'homme." Paris, mai 1830.
Beaucoup l'ont chantée aussi. Ainsi Henri Dès, eh oui il y a un autre Henri dans la chanson française. Le voici avec quelques autres pour la dernière semaine avec les petits enfants.
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