A 1 km autour de chez moi
Au départ du 71 avenue Jean Jaures /Episode 1
Alors dans mon rayon, il y a :
Des monuments
Des caves de champagne
Des gens au travail
Des souvenirs
De la sueur oui mais pas de larmes !
Vous n’aurez pas tout en un article, il faut faire durer, notre classe d’âge n’est pas au parking René Tys demain.
Sécurité d’abord : Appui sur le bouton de la porte avec le coude, tirage de la barre d’ouverture avec un morceau de sopalin ; avant que la porte ne se referme, jet du sopalin dans la poubelle...jaune Et là, départ la conscience tranquille.
A la sortie, petit salut à la façade du lycée Jean Jaurès où j’ai connu l’époque des préfabriqués et dans ces préfabriqués, une professeure de français qui se recoiffait sous nos yeux, avant la sonnerie libératrice. Le geste avait de quoi étonner certes mais il nous surprenait dans la mesure où nous trouvions cette coquetterie inutile … à son âge. Terrible violence de l’adolescence. Je m'étais lancé un défi fou : que mon exposé sur Flaubert soit si passionnant qu'elle en oublie son peigne. Peine perdue, j'ai obtenu un 19/20 mais elle se recoiffa lors de ma conclusion. Jamais bonne note ne fut moins appréciée !
A la même époque, nous sortions sur l’avenue et non dans la rue Ruinart de Brimont.
Une surveillante veillait à la porte pour nous empêcher de traverser acheter des croissants ou des bonbons à « La Paline » dont l’enseigne persistait encore jusqu'à il y a quelques mois.
Arrivée place Aristide Briand je prends le temps, NON, pas de m’arrêter, il est impossible de m'arrêter. J’ai tracé, dans mon rayon, un parcours de 6km que j’ai agrandi au fil des jours. Mon record, dans une journée de pleine forme est de 8,3km dans l’heure impartie, sans bâtons et sans courir, ma moyenne de 7,5km/h. Vous comprendrez aisément, que, dans ces conditions je me contente d’une pensée émue et sincère et d'une inclinaison respectueuse mais pressée du buste même si la place abrite le monument à la gloire des infirmières.
C’est Juliette Adam, écrivaine, féministe engagée, amie de George Sand et surnommée "La grand-mère de la Patrie", qui lance à la fin de la guerre, une souscription internationale pour l’édification d’un monument à la mémoire de toutes ces femmes qui avaient, au péril de leur vie, porté secours aux soldats blessés de 1914 à 1918. La ville de Reims est choisie car le nombre de victimes y a été le plus grand en France. La stèle est signée Charles Girault, architecte et Denys Puech, sculpteur.
L’une des faces représente deux infirmières soignant un blessé : l’une à genoux essuyant son visage et l’autre debout, prenant son pouls au poignet.
L’inauguration a lieu le 11 novembre 1924. Juliette Adam, 88 ans est présente et fait lire son discours en raison de son grand âge. En voici un extrait : Toutes ces nobles femmes ont donné aux combattants le secours immédiat et l’espoir d’une courte ou lente guérison. Toutes ont laissé dans le cœur de ceux qui ont survécu à l’horrible hécatombe le noble sentiment de la reconnaissance.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une plaque commémorative à la mémoire des infirmières et brancardiers de la Croix-Rouge tombés a été ajouté à la base du monument.
L'hommage rendu est rédigé ainsi :
Sur terre et sur mer
Elles ont affronté
les dangers du soldat.
Elles ont bravé
dans les hôpitaux
bombardés et torpillés
le feu de l'ennemi
la contagion
l'épuisement.
En consolant la douleur
elles ont aidé la victoire.
Honneur à elles.
Elles vivront à jamais
dans le souvenir
de leurs patries
fières et reconnaissantes
Je me suis permis d'en faire une copie"actualisée"
En hôpital ou en libérales
elles ont affronté
les dangers du Corona
Elles ont bravé
dans les hôpitaux
débordés,
le gros de la pandémie
la contagion
l'épuisement.
En prenant tous les risques
elles ont aidé la victoire.
Honneur à elles.
Elles vivront désormais
dans le souvenir
de millions de français
comme des exemples
Je tourne ensuite boulevard Lundy mais ce sera pour un autre jour…
Article proposé par Martine Renaut
A suivre
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