A 1 km autour de chez moi
Au départ du 59 rue de Tunis
Aujourd'hui, restons d'actualité, parlons maladie, mais la maladie d'autrefois, celle pour laquelle les hôpitaux n'existaient pas encore, le temps d' antan où il a fallu tout créer.
Sur cette place à l'architecture des années 1990 une plaque retient l'attention :
Qui était Margueritte Rousselet ?
Une rémoise au 17ème siècle, pauvre, pieuse, animée par l’ardent désir de soulager les misères de ses prochains. Elle commença par soigner les malades à son domicile. Elle fut rejointe par d'autres rémoises et reçu des dons de la population en argent et en nature.
En 1650 le couvent de Saint-Marcoul (place des Loges-Coquault), construit au 16e siècle, fut mis à sa disposition, et devint l’hôpital des incurables de Saint-Marcoul.
Pour recueillir les fonds nécessaires à la poursuite de sa tâche, elle n’hésita pas à se rendre à Paris munie d’une lettre d’introduction de l’archevêque de Reims, et à aller frapper aux portes charitables.
L’hôpital Saint-Marcoul devint l’hospice Noël-Caqué.
Trop à l’étroit, l’administration des Hospices fit construire en 1889 un établissement annexe dans la rue de Sébastopol, ceci grâce à une importante subvention accordée par le Pari mutuel.
Source : LRDR.
Qui étaient donc ces scrofuleux ?
La scrofule ou écrouelle, est une adénopathie cervicale tuberculeuse chronique.
Cette maladie d’origine tuberculeuse provoque des fistules purulentes localisées sur les ganglions lymphatiques cervicaux. Elle affectait en particulier la population infantile.
Connue depuis l'antiquité comme une maladie similaire à la tuberculose pulmonaire, elle a été traitée pendant des siècles avec le rite de la "Touche" faite par la main du roi. Pour cette raison, la scrofule était appelé "morbo regio" (mal royal). Cette appellation lui a été assignée dés le 12 ème siècle.
La cérémonie célébrée par Saint Louis Roi de France est ainsi décrite :
"Le Roi, après s'être préparé avec des jeûnes et des prières, après avoir approché le Saint Sacrement et ayant vénéré l'arche de Saint Marcoult à Corbeny pendant trois jours, a reçu les malades qui ont défilé devant lui. Puis il posa ses doigts sur la glande scrofuleuse et il la béni avec le signe de la Sainte Croix, prononçant les paroles de Notre-Seigneur: " Le Roi te touche et Dieu te guérit .
Louis XIV toucha, tout au long de son règne, près de 200 000 malades. On disait qu'en 1775 Louis XVI, avait touché 2400 malades, le lendemain de son sacre et qu'en 1824 le dernier des souverains de France, Charles X, pour célébrer son couronnement, avait touché lui-même 121 malades.
Mais ces guérisons étaient toutes relatives puisque les ruées pour se faire 'toucher' par le roi étaient mues par le fait qu'elles étaient suivies d'une aumône royale et donc que le diagnostic était donc incertain.
La tuberculose et ses avancées au temps de Margueritte Rousselet
Il faut attendre le seizième siècle pour avoir une définition claire de la tuberculose en tant que maladie contagieuse.
Ce fut Girolamo Fracastoro de Vérone (1478-1553), père de la "doctrine de la contagion" dans "De contagione et contagiosis morbis" (Venise 1546) qui s’engagea à cet égard, jetant les bases de l’épidémiologie en plaçant la phtisie parmi les maladies infectieuses, et postulant l’existence de micro-organismes infectants capables de se reproduire et de se multiplier : « Il est bien connu que la phtisie infecte les gens qui cohabitent avec ceux qui en sont atteints, sans qu’il y ait eu contact direct, les vêtements portés par un phtisique peuvent encore communiquer le mal au bout de deux ans et l’on peut en dire autant de la chambre, du lit et du pavement, là où un phtisique est décédé. Force est donc d’admettre qu’il subsiste des germes de contagion ».
Franciscus de La Boe (1614-1672), communément connu sous le nom de Sylvius, en 1671 a décrit les tubercules pulmonaires, les reconnaissant comme de même nature que les scrofules et attribuait à la tuberculose la suppuration des tubercules dans le parenchyme pulmonaire, avec la formation des cavernes, « la phtisie est la scrofule du poumon » dans opera medica, publié à titre posthume en 1679.
La diffusion de cette notion de contagion a créé la panique parmi les gens qui se sont mis à considérer les scrofuleux et les tuberculeux de la même manière que les lépreux.
En 1699, l’Ufficio dei Conservatori de la cité de Lucques (Italie) décréta, pour la première fois dans l’histoire, la déclaration obligatoire des personnes de tout sexe et de toute condition sociale, atteintes ou même suspectes de cette maladie, et à la destruction des objets leur ayant appartenu et à la destruction de leurs vêtements.
En 1737, un nouveau décret incitait à regrouper et isoler les phtisiques dans un local spécial en leur interdisant l'accès à l'hôpital général.
Hôpital saint Marcoul de Reims
En 1753, à Florence, une loi a même été promulguée qui a privé ces pauvres de tous leurs droits.
Il ne faut pas oublier qu’en Italie, dès 1621, la municipalité de Padoue intimait aux brocanteurs juifs l’interdiction d’acheter des objets, linges et vêtements usés ayant appartenu à des phtisiques décédés, sans en avoir obtenu licence préalable, et cela sous peine d’une amende de 50 ducats.
En 1751 et en 1782 deux édits, l’un espagnol (sous Ferdinand VI), l’autre italien (sous Philippe IV), promulguaient la phtisie comme maladie à déclaration obligatoire, obligeant à la destruction de la literie et des vêtements, à la désinfection des locaux et à la mise en place de règles de quarantaine.
En 1733 Pierre Desault (1675-1735) médecin de Bordeaux, publia une dissertation sur la phtisie affirmant que la lésion fondamentale était le tubercule.
Il signalait la parenté entre la phtisie pulmonaire et les formes extra pulmonaire portant sur les ganglions cervicaux.
Benjamin Marten (1690-1751), en Angleterre, dans une publication intitulée « New theory of comsumptions », émettait pour la première fois l’hypothèse que la tuberculose pût être due à « d’étonnantes créatures vivantes minuscules » qui pourraient « survivre dans nos sucs et nos vaisseaux ».
Marten proposa que la consomption pût être contractée par une personne saine à partir de l’air rejeté des poumons du patient tuberculeux, surtout en vivant dans une certaine promiscuité avec lui, par exemple en dormant dans le même lit.
Poursuivons dans le même périmètre vers la rue de la Maladrerie , peut-être l'emplacement d'une ancienne léproserie, mais pas de vraie documentation sur le sujet.
Coïncidence que le cimetière de l'Est soit tout à côté ?
Il a été créé en 1891 au 243, rue du Faubourg-Cérès (aujourd’hui avenue Jean-Jaurès). Grâce au legs à la Ville de Claude Goïot (1807-1892), architecte, métreur, expert, conseiller municipal socialiste en 1884 et premier président de la ligue rémoise de la Libre Pensée.
Un four crématoire (aujourd’hui on dit funérarium) y est construit.
Les premiers essais remontent au 18 février 1901. Il ouvre réellement en 1902. Le bâtiment est signé du sculpteur Joseph Wary.
À l’époque, il s’agissait du troisième crématorium de France, après celui de Paris, au cimetière du Père Lachaise en 1889, et celui de Rouen en 1899.
Il restera en activité jusqu’en 1972. Aujourd’hui, sa cheminée a disparu.
Trente ans après sa fermeture, un nouveau crématorium moderne, ouvre en octobre 2002 à La Neuvillette.
Terminons notre promenade par une notre optimiste avec la rue du Bel air.
Créée en 1887 et officialisée en 1894 elle fût ainsi nommée par ses premiers habitants en raison de sa situation ............ en pleins champs.
On y voit des pavillons agrémentés de jolis jardins fleuris par ce printemps ensoleillé et des glycines parfumées grimpant à l'assaut de leurs façades.
Sources : Larenaissancesanitaire.fr/pdf/Memoire-DU-histoire-de-la-Medecine.pdf
Les rues de Reims-Métropoles
Tous nos quartiers sont intéressants à découvrir, riches en histoires ils nous promènent à travers les époques, nous parlent des grands personnages de nos villes, des découvertes etc....
Alors n'hésitez pas !!!!, vous vous êtes montrés nombreux lors de nos randonnées à prendre le temps de nous conter des histoires, de nous parler de celle avec un grand "H" de nous raconter les anecdotes de tel ou tel paysage.
Je pense évidemment à Monique à la chapelle saint Lié ou à Laurent à Courcy ou à Yves ( un article sur la gare ?) ou à Daniel qui nous raconte la grande guerre et j'en oublie évidemment beaucoup.
Alors, foncez !!!!
Quelques photos, une texte sur word ou même par mail et on aura un immense plaisir à le partager sur notre blog.
En attendant portez vous bien et ensemble, restons chez nous.
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